Saison Atlas 2015
Région du Lac Albanel et des monts Otish

par Danièle Ulrich et Alain Hogue

Bonjour,

En juin dernier, nous sommes allés dans la région des monts Otish pour effectuer des travaux d’atlas. Ce vaste territoire est situé à environ 400 km au nord-est de Chibougamau et n’est accessible que depuis 2013. On peut maintenant s’y rendre grâce à un prolongement de 240 km de la route 167 Nord qui a été réalisé pour exploiter la nouvelle mine de diamants Storneway. À noter qu’il s’agit seulement de la 3e route au Québec qui mène au-delà du 52e parallèle.

Cette année, les conditions d’inventaires ont été un peu exigeantes. Notre camp de base était situé au Lac Albanel et nos parcelles d’inventaire s’étiraient sur une ligne d’environ 320 km, c'est-à-dire 70 km vers le sud et 250 km vers le nord. Pour inventorier les parcelles le plus au nord, il nous fallait quitter le camp de base vers 2h00 du matin et faire 4 heures de route de gravier. Évidemment, il y avait aussi 4 heures pour le retour.

Côté météo, ce ne fut guère plus reposant. Plusieurs parcelles étaient situées à 600 mètres d’altitude. Une se trouvait même à 800 mètres! Or avec l’effet combiné de l’altitude et de la nordicité, les températures étaient plutôt froides. Un certain matin de la mi-juin, la température est même descendue jusqu’ à - 5°C. Inutile de vous dire que les oiseaux ne chantaient pas beaucoup ce matin-là!

Au chapitre des précipitations, nous avons perdu quelques journées et avons aussi été obligés d’inventorier dans des conditions moins propices. Dans les parcelles le plus au nord, il y avait presque toujours du vent et dans la même heure, le temps pouvait passer du soleil, à la pluie, et même… aux bourrasques de neige. Par ailleurs, il nous était impossible d’avoir des prévisions météo fiables. La station météo la plus près se trouvait à Mistissini, un village Cri situé à plus de 300 km de nos lieux d’inventaire. Cette météo n'avait rien en commun avec ce qui se passait dans les contreforts des monts Otish. Il fallait donc s’accommoder du temps qu’il faisait une fois rendus sur place. Mais en dépit des distances, de la météo capricieuse et de quelques ennuis mécaniques, nous avons visité une dizaine de parcelles et découvert une nouvelle région aux paysages merveilleux, comme en font foi les photos ci-dessous.

En ce qui concerne les oiseaux, dans les régions nordiques la quantité et la variété n’ont rien de comparable avec le sud du Québec. Si on ajoute à cela les conditions spécifiques auxquelles nous avons été confrontés (froid, vent, parcelles dévastées par le feu), ce n’était pas l’abondance. À peine 30 espèces pour les meilleures parcelles et plusieurs points d’écoute silencieux ! Voici tout de même un survol de nos observations les plus intéressantes.

Aigle royal : un oiseau en vol dans les monts Otish. Plusieurs falaises des monts sont propices pour sa nidification.

Jaseur boréal : quelques individus vus plusieurs fois , au même endroit. Possible nidification.

Moucherolle à côtés olive : omniprésent dans les parcelles autour du lac Albanel et plus au Sud.

Hibou des marais : présence assidue dans une grande tourbière située à une quarantaine de km au nord des mont Otish.

Macreuse à front blanc : couple visiblement nicheur

Bruant à couronne blanche : présent et territorial dans les parcelles le plus au nord.

Mouette de Bonaparte : de toute évidence nicheur.

Autres espèces d’intérêt :

Harle huppé
Sarcelle d’hiver
Canard Pilet
Chevalier solitaire
Grand chevalier
Grue du Canada
Pic à dos rayé
Moucherolle à ventre jaune
Engoulevent d’Amérique
Tourterelle triste
Quiscale rouilleux